Les chrétiens doivent-ils encore payer la dîme ?

Les chrétiens doivent-ils encore payer la dîme ?

Les débats autour de la dîme enflamment souvent les discussions dans les milieux chrétiens. Est-elle encore applicable aux croyants d’aujourd’hui ? Qu’en disent les Écritures ? Revenons aux bases et démêlons les vérités bibliques sur ce sujet controversé.

Qu’est-ce que la dîme selon la Bible ?

Le mot “dîme” signifie tout simplement 10 %. Dans l’Ancien Testament, la dîme était une obligation légale imposée au peuple d’Israël. Elle servait à nourrir les Lévites, chargés du service religieux, car ils ne recevaient pas de terres comme les autres tribus.

Dans Lévitique 27.30, il est écrit :


 “Toute dîme de la terre, soit des récoltes, soit des fruits des arbres, appartient à l’Éternel ; c’est une chose consacrée à l’Éternel.”

La dîme comprenait des produits agricoles comme le blé, le vin, l’huile et même du bétail. C’était avant tout une contribution matérielle et non monétaire.

Pourquoi la dîme était-elle instaurée ?

1. Elle permettait de subvenir aux besoins des Lévites

Les Lévites, consacrés au service du Temple, n’avaient ni terre ni revenus. Pour répondre à leurs besoins matériels, Dieu ordonna que la dîme leur soit donnée

"Je donne comme possession aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le service qu’ils font, le service de la tente d’assignation." (Nombres 18.21).

2. Elle assurait le fonctionnement du culte

Outre les Lévites, les chanteurs et portiers du Temple bénéficiaient aussi des dîmes. L’objectif ? Veiller à ce que personne ne manque de ressources dans la maison de Dieu.

3. Elle soutenait les plus vulnérables

Tous les trois ans, une portion des dîmes était réservée aux veuves, orphelins et étrangers. Ce système garantissait une certaine justice sociale.

"Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant la troisième année, et tu la déposeras dans tes portes. Alors viendront le Lévite, qui n’a ni part ni héritage avec toi, l’étranger, l’orphelin et la veuve, qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, afin que l’Eternel, ton Dieu, te bénisse dans tous les travaux que tu entreprendras de tes mains." (Deutéronome 14.28–29)

La dîme dans le Nouveau Testament

Avec l’arrivée de Jésus-Christ, les règles de l’Ancien Testament ont changé. Jésus a accompli la Loi, ce qui inclut la dîme. L’Église du Nouveau Testament ne mentionne nulle part que les croyants doivent payer 10 % de leurs revenus.

Que dit Jésus ?

En Matthieu 23.23, Jésus adresse un reproche aux pharisiens en disant qu’ils respectent scrupuleusement la dîme, mais négligent des valeurs centrales comme la justice, la miséricorde et la fidélité. Cependant, ce passage ne s’adresse pas aux chrétiens, mais aux Juifs vivant encore sous l’Ancienne Alliance.

Où sont les mentions dans les Épîtres ?

Paul, Pierre, Jean et les autres apôtres n’ont jamais imposé la dîme. Au lieu de cela, ils encouragent la générosité volontaire. En 2 Corinthiens 9.7, Paul écrit :
 

“Que chacun donne comme il l’a décidé dans son cœur, sans tristesse ni contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement.”

Pourquoi la dîme ne s’applique plus aux chrétiens ?

1. Nous ne sommes pas sous la Loi

En Christ, nous avons une nouvelle alliance basée sur la grâce, non la Loi. Hébreux 7 explique que Jésus est notre grand sacrificateur. Il inaugure une nouvelle façon d’adorer Dieu, libérée des anciennes prescriptions.

2. Le Temple physique n’existe plus

Dans l’Ancien Testament, la dîme était collectée pour le Temple de Jérusalem. Aujourd’hui, ce Temple n’existe plus, et nous sommes le Temple de Dieu

"Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes?" (1 Corinthiens 6.19).

3. Le sacerdoce est universel

Dans le christianisme, il n’y a plus de tribu lévitique ou de classe sacerdotale. Tous les croyants sont appelés à être sacrificateurs au service de Dieu.

"Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière," (1 Pierre 2.9).

Par conséquent, l’idée de réserver une dîme pour certains "hommes de Dieu" n’a plus de fondement biblique.

Comment donner selon le Nouveau Testament ?

1. Donnez selon vos moyens

Paul recommande de mettre de côté une somme chaque semaine selon vos moyens.

"Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité, afin qu’on n’attende pas mon arrivée pour recueillir les dons." (1 Corinthiens 16.2)

2. Donnez avec joie

Plus que la quantité, c’est l’intention du cœur qui compte. La générosité sincère plaît à Dieu.

"Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Corinthiens 9.7)

3. Soutenez ceux dans le besoin

Les dons sont destinés à aider les pauvres, les veuves, les orphelins et les frères et sœurs dans la difficulté. C’est ainsi que fonctionne une communauté chrétienne basée sur l’amour fraternel.

Les dérives à éviter

Malheureusement, certaines personnes abusent de la dîme pour manipuler les croyants. Voici ce qu’il faut rejeter :

  • Lier la dîme à votre salut : Aucun acte financier ne peut acheter la grâce de Dieu.
  • Faire de la dîme une obligation : Dans le Nouveau Testament, les offrandes sont volontairement données, non imposées.
  • Vendre des bénédictions spirituelles : Certaines églises conditionnent vos miracles ou prières à une dîme. C’est contraire à l’Évangile.

N’oubliez jamais : Dieu souhaite avant tout un cœur pur et obéissant, non un portefeuille bien rempli.

Ce que Dieu attend de nous

Jésus a résumé la Loi et les Prophètes en deux commandements : aimer Dieu et aimer son prochain. Donner fait partie de cet amour, mais cela doit venir du cœur et non d’une contrainte extérieure.

Alors, les chrétiens doivent-ils payer la dîme ? Non, car nous vivons sous une nouvelle alliance de liberté en Christ. Que chacun donne selon ses moyens, guidé par l’amour et la générosité. Vous n’avez pas besoin de suivre des règles dépassées pour faire plaisir à Dieu. Offrez-lui plutôt votre cœur.